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Le citoyen libre dans l’’État souverain

Une des grandeurs de la monarchie est de ne point céder à la rage d’’unification qui sévit dans tous les régimes autoritaires, d’’opposer à l’’absurde monisme social qui fait que tout émane de l’’État ou tout des individus le sage dualisme qui sépare les individus et l’’État dans leur rôle, et restitue chacun à ses justes fonctions. Le citoyen, pour être libre, n’’a pas besoin de s’identifier à l’État ; l’’État, pour être fort, n’a pas besoin d’anéantir les libertés civiles. L’’ordre social véritable exige avec la même rigueur des individus prémunis contre les excès du pouvoir et un État prémuni contre l’’incohérence et l’’impéritie du suffrage. Seule, la monarchie, indépendante du suffrage, peut réaliser l’’apparent miracle du citoyen libre dans l’’État souverain.
Les Français [...] comprendront-ils que l’’autorité doit être placée assez haut pour que les tyrannies particulières ne puissent plus la duper, la maîtriser, et la corrompre ? Comprendront-ils que la liberté véritable, celle qui n’’est point enfermée dans un bulletin abstrait et sans pouvoir, celle qui est dans l’activité sociale et personnelle quotidienne, dans la pensée, dans les foyers, dans la disposition intégrale des instruments et des produits du travail, celle qui est éprouvée et vécue tous les jours, ne peut être vraiment garantie et sauvée que par cette autorité-là ?
[...] Dans la monarchie seule se concilient, se fondent et sont pareillement utilisées au bien commun, les activités de l’individu, ailleurs tournées contre l’’État, et les forces de la collectivité, ailleurs toutes portées à opprimer l’’individu. Dans la monarchie seule, l’’autonomie, l’’ingéniosité, la responsabilité d’’une action personnelle peuvent jouer naturellement dans l’’intérêt de tous. Dans la monarchie seule, ce qu’’il y a dans un être humain de plus intelligent, de plus souple, de plus libre coïncide avec ce qui a dans une collectivité humaine le plus de stabilité, de solidité, de permanence. Le Roi est rattaché à son peuple par la double chaîne de son ascendance et de sa descendance, également solidaires de tous les moments de la patrie et, tandis que ce peuple se soucie surtout de sa condition actuelle, le Roi se souvient et prévoit [...]
Admirable synthèse
Admirable synthèse, – et sans doute la seule possible – du personnel et du collectif, de l’’autorité et des libertés, de la tradition et du progrès nécessaire, la monarchie s’’oppose ainsi aux divisions de notre temps non comme la domination d’’une majorité ou d’’une caste, mais comme la plus haute expression des intérêts communs de la nation et l’’arbitre de ses intérêts antagonistes ; non comme le gouvernement d’une opinion ou d’’une heure, mais comme le plus haut symbole d’une réalité nationale historique dans tous les moments de sa durée. Étant humaine, elle est comme toute institution imparfaite et faillible ; en elle ne se trouvent pas moins réunies les dernières chances du peuple opprimé, de la liberté menacée et de la patrie en péril. C’’est pour nous assez d’’espérances.
Thierry Maulnier L’’Action Française 2000– du 3 au 30 août 2006

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